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Grèce - Péloponnèse | Mystra, un joyau aux portes de Sparte

Dernière mise à jour : 26 juin


Découvrir Sainte-Sophie (Agia Sofia), parmi les ruines de la Ville haute, cité byzantine de Mystra, dans le Peloponnese, Grece
Sainte-Sophie (Agia Sofia), parmi les ruines de la Ville haute

Située à deux pas de Sparte, qu'elle domine de toute la splendeur de ses ruines, la cité byzantine de Mystra se dresse fièrement sur les pentes du Mont Taygète. Site archéologique classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1989, Mystra - ou Mystras - est sans doute une des villes médiévales les mieux conservées du Péloponnèse. Pour nous, elle figure certainement parmi les plus belles.


Après notre plongeon dans l'histoire et le patrimoine de la Grèce antique - à Corinthe et Mycènes notamment - et une incursion dans les montagnes - à Dimitsana, en Arcadie - , nous poursuivons ici notre road trip à travers le Péloponnèse, commencé à Athènes quelques jours plus tôt. Et c'est à un véritable coup de coeur que nous avons droit : la "Merveille de Morée" nous offre en effet un autre voyage dans le temps, accessible et fascinant de bout en bout. 


Tranchant indiscutablement avec les ruines des sites de la Grèce classique, les monuments historiques admirablement conservés - et pour certains, restaurés - de Mystras permettent de se projeter assez facilement et d'imaginer combien l'influence artistique, intellectuelle et culturelle de la cité rayonnait lorsqu'elle était une des capitales provinciales florissantes de l'Etat byzantin.


Vue près du Pantanassa, Mystra, Peloponnese
En promenade, près du Pantanassa

Parfaitement intégrée en outre dans un environnement naturel de toute beauté, la ville dégage une atmosphère véritablement poétique, conférée par les multiples ruelles qui serpentent encore dans les fortifications, et l'esthétique romantique des maisons, palais, églises et monastères.


C'est donc au sud-est du Péloponnèse, dans la province de Laconie, que je vous emmène en voyage aujourd'hui. Nous partons découvrir les mystères de Mystra, une cité extraordinaire et oubliée, aux portes de l'illustre Sparte.






Mystra : histoire et patrimoine médiéval de la Grèce continentale



Fondée en 1249 par un Franc, Guillaume II de Villehardouin, Mystra subit de multiples influences au cours du temps : en 1262, elle passe aux mains des Byzantins et devient le siège du despotat de Morée en 1348; enfin, en 1460, elle est prise par les Turcs puis par les Vénitiens. A noter aussi le passage des Russes, des Albanais et des Egyptiens, avec à leur tête, Ibrahim Pacha, en 1825.


En 1834, la fondation de la ville moderne de Sparte par le roi Otto signe définitivement la désertion progressive de Mystra, ses habitants préférant s'installer dans une nouvelle cité.

Seules quelques nonnes vivent encore actuellement sur le site historique.


Classée depuis 1989 au patrimoine mondial de l'UNESCO, la cité byzantine est l'objet de nombreuses restaurations.


Extraordinaire vue -presque complete- de Mystra - ville basse avec Metropolis, ville haute avec les palais des despotes et sainte Sophie, les remparts et les maisons en ruines. Superbe vue depuis l'acropole de la ville byzantine de Mystra, dans le Peloponnese
Vue de Mystra depuis l'acropole. On aperçoit la ville basse, avec Metropolis (à droite), et la Ville haute, avec les Palais des Despotes (au centre) et Sainte-Sophie (centre gauche). Notez aussi les remparts et les maisons en ruines de la Ville haute.

Visiter Mystra en un jour : ce qu'il ne faut pas manquer


Si Sparte n'a plus le lustre qu'elle devait avoir autrefois, force est de constater que Mystra, elle, séduit toujours par son histoire, la richesse de son architecture, les peintures grandioses qui ornent ses églises et les superbes panoramas qu'elle offre sur la plaine et les monts avoisinants.


Avant de vous emmener découvrir les merveilles de l'ancienne cité byzantine, je tiens à préciser que la disposition des lieux et l'étendue du site implique une journée complète de visite. Pour votre confort, il vaut sincèrement mieux disposer d'un logement sur place. (Voir mini-guide pratique, en fin d'article.)



Parmi les lieux à ne pas manquer, si vous devez vous fixer des priorités, je vous conseille particulièrement ceux-ci:


1. La Métropole

2. L'Hogiditria

3. Le Pantanassa

4. Le Péribleptos

5. La Forteresse

6. Sainte-Sophie

7. Les Palais des despotes



Découvrir Metropolis (Métropole), à l'entrée de la ville basse de la cité byzantine de mystra, Peloponnese, Grece
Metropolis, à l'entrée de la Ville basse



Le matin : visiter la Ville basse


La matinée est déjà bien avancée lorsque nous atteignons la porte de la Ville basse. Nous avons en effet bien profité de notre petit-déjeuner et nous ne nous sommes pas pressés.


Fort heureusement, les touristes n'ont pas encore envahi les lieux. D'ailleurs, il ne sera jamais question d "invasion", contrairement à ce que nous avons vécu à Mycène, malheureusement archi-bondée lors de notre passage.


Construite sur le modèle d'une ville fortifiée byzantine, Mystra se divise en trois parties: la forteresse, située en haut de la colline, occupe une position naturelle stratégique; ensuite, les résidences de l'aristocratie et le centre administratif sont regroupés dans la ville haute, protégés par une muraille intérieure; enfin, la cathédrale, les monastères et les quartiers résidentiels se situent dans la ville basse, ceinturée elle aussi par de hauts murs protecteurs.

A l'époque, les paysans vivent à l'extérieur de la ville mais ils peuvent se réfugier dans l'enceinte, en cas de danger.


Passer la porte de la ville basse, c'est pénétrer dans un autre monde, lointain certes, mais dans lequel il est facile de se projeter, vu l'état de conservation des bâtiments. À droite de l'ancienne rue centrale, nous découvrons le premier complexe ecclésiastique de Mystra: Metropolis . Cet ensemble comprend l'église Saint-Démétrios, des bâtiments épiscopaux et plusieurs cours intérieures, arborées et fleuries.



Fresques de l'église saint demeurions, Metropolis, Mystra, Peloponnese
Les fresques de la coupole sont absolument magnifiques.


L'église Saint-Démétrios, édifiée fin du 13ème siècle sur le modèle de la basilique byzantine à trois nefs, comprend de superbes fresques murales. Si l'ensemble ravirait tout historien ou spécialiste de l'art, le plus néophyte d'entre nous ne peut y rester insensible.


Personnellement, je n'ai aucune formation particulière dans le domaine de l'art mais j'ai un véritable coup de coeur pour l'architecture byzantine. Si je m'écoutais, je prendrais une journée entière pour visiter la ville basse. (Cet attrait pour l'art byzantin se confirmera d'ailleurs quelques jours plus tard, lors de notre visite de Monemvasia, plus au sud.)




La grande cour donne accès à un petit musée. Celui-ci regorge de trésors: sculptures, fresques, icônes, livres, provenant de Sparte ou de Mystra.


Un peu plus loin, la première église du monastère du Brontochion, le plus ancien et le plus riche de Mystra, est dédiée à des saints militaires: les Saints Theodores, apparemment très appréciés des Byzantins.





monastère du brontochion, mistral, en grece

L'Hodigitria, l'église principale du monastère du Brontochion, bâtie vers 1310, est dédiée à la Vierge "qui montre le chemin". Elle est pour moi, l'une des plus belles de Mystra. Son architecture complexe et la richesse de ses peintures murales sont impressionnantes.



église de l'hogiditria, peloponnese, mistral, en grece
Ne manquez pas de visiter l'intérieur de cette église absolument fabuleuse

Parmi les magnifiques fresques qui ornent ses murs, la représentation de la "Vierge Source de vie" et la composition symbolisant les guérisons de l'aveugle et de la belle-mère de Pierre retiennent mon attention.




Mais mon regard finit par se perdre: mes yeux passent d'une fresque à l'autre; chacune me procure une émotion nouvelle. Je dois bien l'admettre : je suis loin d'être une fan de l'art religieux; pourtant, là, dans cette église, je savoure mon moment et contemple avec délectation ces tableaux polychromes mis en valeur par les murs bruts et clairs.


Le monastère du Pantanassa est encore habité par quelques nonnes, cité byzantine de Mystra, peloponnese
Le monastère du Pantanassa est encore habité par quelques nonnes.

Un peu - beaucoup! - plus haut, le monastère de la Vierge Pantanassa - qui signifie Reine de tous - , remarquablement fleuri, est toujours habité. Des nonnes s'occupent de son entretien et, à certaines heures, le couvent est accessible. Ses occupantes se réjouissent d'ailleurs d'accueillir les visiteurs (décemment vêtus, de préférence) et leur proposent des icônes ou des broderies …


Entre nous, rien de bien intéressant, mais allez-y, juste pour le plaisir de la rencontre et celui de contribuer faiblement, si vous achetez quelque chose, à l'entretien de ce monastère. Vous noterez au passage que les nonnes, dont vous apercevez les espaces privés sur la photo de droite, ci-dessous, se sont réservé une vue extraordinaire sur la plaine de Sparte. (Vous vous en rendrez bien compte, plus loin, sur une autre photo.)





Situé à l'autre extrémité de la ville basse, par rapport au monastère du Brontochion, le monastère du Peribleptos est construit contre la roche et est entouré de verdure. Le lieu séduit indiscutablement, malgré la chaleur et la fatigue. Le site offre également une très belle vue sur la vallée.


Le Peribleptos, monastère construit contre la roche et  situé à l'opposé de celui du Brontochion, Mystra
Le Peribleptos, monastère construit contre la roche et situé à l'opposé de celui du Brontochion


Après cette dernière visite dans la Ville basse, nous quittons Mystra quelques heures, évitant ainsi l'overdose et les heures - trop - chaudes de ce début juillet.



Une autre vue du Peribleptos et de son environnement naturel, Mystras, peloponnese
Une autre vue du Peribleptos et de son environnement naturel


L'après-midi : visiter la Ville haute


En fin d'après-midi , nous nous présentons à l'entrée de la Ville haute. Malheureusement , les Palais des Despotes sont inaccessibles pour cause de rénovation - Vous pouvez maintenant les visiter - ; nous décidons donc de grimper directement vers l'acropole.


Les Palais des Despotes, dans la Ville haute de Mystra
Les Palais des Despotes, dans la Ville haute de Mystra

De manière à ce que vous puissiez vous rendre compte du dénivelé, je vous partage une vue du site, prise de notre maison d'hôtes. Imaginez cela sous la chaleur des mois d'été ... 


Photo de la Ville haute de la cité byzantine et Acropole de Mystra. Sur la gauche, on distingue les palais des Despotes. Au centre de la photo, Sainte-Sophie, avec le monastère de Pantanassa en arrière-plan. Puis les remparts en ruines et  tout en haut, l'Acropole.
Ville haute de Mystra et Acropole. Sur la gauche, on distingue les palais des Despotes. Au centre de la photo, Sainte-Sophie, avec le Pantanassa en arrière-plan. Puis tout en haut, l'Acropole.

Cette acropole a certainement d'autres atouts à faire valoir que le simple attrait paysager mais il faut bien admettre que la visite du site requiert une telle énergie, qu'une fois en haut, notre intérêt se limite à profiter du panorama.



Bon, je souris pour la photo mais honnêtement, je suis crevée!


vue depuis l'acropole de Mystra, dans le peloponnese
Imaginez-vous face à ce panorama. Grandiose, pas vrai?


En redescendant, nous nous arrêtons à Sainte- Sophie, l'église du palais, érigée par le premier Despote de Morée dans la deuxième moitié du 14ème siècle. L'édifice est entouré par les vestiges des maisons des nobles et surplombe les palais et la place centrale.

Noyée dans une profusion de verdure, cette partie du site historique est particulièrement impressionnante.



Dans les ruelles de Mystra ...
Dans les ruelles de Mystra ...


Sainte-Sophie, (Agia Sofia), l'église des Despotes de Morée, Mystra, Peloponnese, Grece
Sainte-Sophie, (Agia Sofia), l'église des Despotes de Morée

La journée a été longue. Seule la découverte d'une sauterelle et d'une tortue parvient encore à retenir notre fille.




Mystra la magnifique nous a épuisés. Mais nous partons la tête remplie de beaux souvenirs et le coeur émerveillé. Un jour, c'est certain, nous reviendrons.


La Ville haute au crépuscule, Mystra
La Ville haute au crépuscule


Visiter Mystra : ce qu'il faut savoir avant de partir



Comment profiter au mieux de sa visite


Mystra est vaste et très pentue. Chaque partie de la ville dispose de sa propre entrée et le ticket vous permet de scinder votre visite sur la journée. Par conséquent, si vous logez aux environs (ce que je vous conseille vivement), le mieux est de visiter une partie le matin et l'autre partie l'après-midi. Comptez un minimum de 2h30 pour chaque partie.


Nous avons personnellement exploré la ville basse le matin, la ville haute et la forteresse en fin d'après-midi. Ce fractionnement nous a permis de nous reposer pendant les heures les plus chaudes et de profiter pleinement de notre visite.


Visiter Mystra, avec ou sans guide


Il n'y a pas de guide officiel sur place. Si vous souhaitez une visite guidée, il faut alors s'adresser à une agence spécialisée.


En ce qui nous concerne, nous optons rarement pour une visite guidée (même si de temps en temps, je l'avoue, cette option s'avérerait particulièrement utile!) . Dans le cas de Mystra, l'étendue du site et le temps nécessaire à une visite complète me confortent dans l'idée que prendre un guide n'est pas opportun.


Par contre, je recommande particulièrement de se documenter avant, de manière à visualiser le site et d'avoir un aperçu des principaux bâtiments. Un dépliant (en grec et en anglais) remis avec votre billet d'entrée, et des panneaux d'information (idem), dispersés à certains endroits stratégiques, fournissent quelques renseignements mais ce n'est pas suffisant.


Nous avons acheté sur place, avant la visite, un guide réalisé par l'ex-Directrice du musée byzantin d'Athènes. Celui-ci nous a permis de compléter les informations dont nous disposions déjà.



Où dormir et manger à Mystra





Nous avons eu un véritable coup de coeur pour notre maison d'hôtes et pour le restaurant où nous avons eu le plaisir de manger. C'est la raison pour laquelle nous leur avons consacré une revue complète. N'hésitez pas à la consulter.


Ressources

Panneaux informatifs sur site.


Mistra, Guide historique et archéologique, Myrtali Achimastou-Potamianou, Editions Hespéros, Athènes, 2013.



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